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Confiseries : composition, contrôle (04 12 2017)

Nous vous proposons cette fiche pratique publiée le 20 novembre 2017 sur le site de la Direction de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (cliquer ici pour accéder au site de la DGCCRF)

https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/au-rayon-des-douceurs.html

Au rayon des douceurs - 20/11/2017 

La composition de certaines confiseries ne présente pas toujours toutes les garanties requises en termes sanitaires. Plusieurs alertes récemment signalées au niveau européen en ont apporté la preuve. La DGCCRF, par ses contrôles, exerce une vigilance soutenue sur ces produits afin d’écarter les risques pour la santé des consommateurs.

 

 

Destinées en majorité à un jeune public, les confiseries artisanales ou industrielles, emballées ou en vrac, contiennent évidemment du sucre mais aussi, généralement, des arômes, des colorants ou encore des matières grasses. Pour satisfaire les attentes toujours plus grandes des consommateurs, le marché de la confiserie évolue en permanence. Dans ce contexte, le contrôle de la conformité et de la sécurité sanitaire des produits exercé par la DGCCRF a pour objectif de diminuer les risques potentiels d’intoxication ou d’allergie liés à certains de leurs composants.

Des alertes récurrentes

Ces dernières années, de nombreux cas de toxicité de bonbons ont fait l’objet de signalements compte tenu des troubles importants constatés chez les jeunes consommateurs.

Par exemple, un bonbon dont l’acidité (pH) était très élevée a occasionné des douleurs abdominales, des céphalées et des troubles de la vision chez des consommateurs. Le niveau d’acidité d’un autre produit, présenté sous forme de spray, a conduit à l’hospitalisation de deux fillettes en Espagne, après ingestion du produit.

 

D’autres signalements ont concerné des bonbons contenant des substances allergisantes non indiquées sur l’étiquetage (arachides), des additifs non autorisés (sulfites) ou encore des corps étrangers dangereux ou des denrées non autorisées (morceaux de métal, insectes).

…qui ont conduit la DGCCRF à lancer une action d’envergure

 

 

Face à ces risques, la DGCCRF a lancé une enquête de grande ampleur (287 établissements visités, plus de 200 confiseries prélevées et près de 700 analyses pratiquées) afin de vérifier, à tous les stades de la production et de la distribution1, la qualité et la sécurité des confiseries, industrielles comme artisanales.

Pour les produits vendus en vrac, ont été contrôlés aussi bien des boutiques spécialisées que des marchés et des foires ; les produits vendus dans des manifestations sportives ou culturelles ont également fait l’objet de contrôles.

Le ciblage des produits vérifiés a été effectué, notamment, à partir de l’examen des sites internet des fabricants de confiseries et de l’analyse des flux d’importations produits d’origine étrangère, pour laquelle la DGCCRF a bénéficié de l’appui des équipes de la DGDDI2.

 

Un secteur dynamique et un poid économique non négligeable

En France, le secteur de la confiserie compte près de 83 entreprises, majoritairement des PME. Six grands opérateurs réalisent 80 % des ventes sur le territoire national (Haribo, Lutti, Ferrero, Mars, Kraft et Nestlé). Ce secteur génère un chiffre d’affaires de plus de 800 millions d’euros en France, dont 5 millions dans le secteur artisanal.

À l’échelle européenne, la France se place au 8ème rang des producteurs de confiseries derrière l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, notamment.

Plus d’un quart des produits fabriqués en France sont exportés et plus de 91 000 tonnes de confiseries, mises sur le marché français, proviennent d’autres pays d’Europe (Espagne, Belgique et Allemagne).

 

La nécessité d’améliorer la clarté de l’information délivrée sur les produits

Sur l’étiquetage, les enquêteurs ont vérifié la cohérence entre la dénomination de vente, la liste des ingrédients et les représentations graphiques (fruits ou végétaux) présentes sur l’emballage des confiseries. Au stade de la production, les enquêteurs ont vérifié la corrélation entre l’étiquetage et les fiches techniques descriptives des substances utilisées (arômes, additifs, allergènes…).

Quant à la composition des confiseries (sucres, arômes, vitamines et autres ingrédients), la DGCCRF a fait procéder à des analyses par le Service commun des laboratoires (SCL)3 , afin de s’assurer de la conformité de ces produits à la réglementation ainsi qu’aux usages professionnels (Codes d’usages pour les caramels, pâtes de fruits, garniture et qualificatifs des nougats). Les analyses avaient également pour objet de vérifier la présence effective de fruits rouges ou d’agrumes indiqués sur l’étiquetage, la cohérence entre les matières sucrantes annoncées et celles trouvées dans les produits4, la véracité des allégations de type « sans sucre ».

La réglementation sur les additifs encore trop méconnue des opérateurs

La présence d’édulcorants et de colorants5 doit obligatoirement être signalée sur les produits par la mention : « peut avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention chez les enfants ». Ces substances doivent, bien sûr, avoir été autorisées à l’emploi et leur utilisation doit respecter les concentrations limites maximales autorisées en particulier pour le E104, le E110 et le E124, dont les doses maximales autorisées ont été revues à la baisse ces dernières années.

Les additifs gélifiants ne doivent pas présenter de risque d’étouffement. Ainsi l’utilisation du Konjac6 est interdite dans les confiseries gélifiées.

Même si plus de la moitié (61 %) des 205 échantillons étaient conformes à la réglementation, 39 % des produits analysés ont reçu la qualification de « non conformes » ou « à surveiller » notamment pour des dépassements de la dose maximale autorisée sur les additifs.
 

Le saviez-vous ?

Les Français consomment en moyenne 3,5 kilos de bonbons chaque année, soit l’équivalent d’un bonbon par jour et par personne. (Source : Syndicat national de la confiserie)

Le Top 5 des confiseries les plus vendues :

  • Les chewing-gums
  • Les bonbons
  • Les sucettes
  • Les confiseries de poche
  • Les spécialités régionales et traditionnelles


Une nouvelle tendance est apparue récemment dans les rayons de friandises, celle des confiseries contenant des corps étrangers (insectes, larves…). À ce jour, la Commission européenne n’a accordé aucune autorisation de commercialisation de ces produits qui pourraient présenter un risque à la consommation.

Les laboratoires du SCL ont été mobilisés pour détecter d’éventuelles anomalies dans la composition des produits

Quatre laboratoires du SCL (Bordeaux, Strasbourg, Lille et Marseille) ont réalisé près de 700 analyses de composition des produits, afin de vérifier leur innocuité ou la loyauté de l’information délivrée. Les analyses ont consisté à mesurer l’acidité (pH) des produits et détecter les colorants, le gluten, les arômes, le miel, la présence de suc de réglisse7 , les sulfites et les sucres.

Sur certains aspects, les résultats d’analyses sont satisfaisants : aucune non-conformité ou anomalie n’a été détectée dans les échantillons analysés concernant le gluten, la réglisse ou le miel.

S’agissant de la teneur en sulfites, sur les 13 échantillons analysés, seul un 1 gingembre confit en provenance de Chine était non-conforme, avec une concentration en sulfites deux fois supérieure à la limite maximale8.

Concernant les autres substances, les résultats sont plus nuancés. La présence de colorants a été identifiée dans 223 des 339 produits analysés. Si aucun colorant interdit ou non autorisé n’a été détecté, certaines confiseries contenaient des colorants dont les quantités sont limitées par la réglementation et 49 échantillons dépassaient les doses autorisées.

La mention valorisante « arômes naturels » figurait de manière abusive sur 9 des 27 produits prélevés et analysés.

S’agissant de la caractérisation de la nature des sucres présents dans les confiseries : sur 186 échantillons, 145 contenaient du sirop de glucose ou fructose, substance à fort pouvoir sucrant très utilisée aujourd’hui dans le secteur de la confiserie. Il est particulièrement important, en termes de santé publique, de vérifier la présence et le dosage de ces sirops, notamment lorsqu’ils ne sont pas mentionnés dans la liste des ingrédients. Le surdosage en glucose ou fructose peut en effet générer des risques de dépendance au sucre et provoquer des maladies de type diabète.

Les investigations menées par la DGCCRF font apparaître que, à tous les stades, la réglementation
9  semble méconnue ou mal maîtrisée par les professionnels, à l’exception des grandes entreprises, notamment sur les colorants. Au total, 11 procès-verbaux ont été adressés à 8 producteurs (6 français et 2 étrangers ayant leur siège à Paris), un marchand forain, un importateur et un distributeur. Des mesures immédiates ont été prises (30 injonctions) lorsque des risques sanitaires (hygiène, allergènes,…) ou une insuffisance dans la traçabilité ont été constatés. Les autres anomalies ont donné lieu à 78 avertissements.

L’enquête a été l’occasion de rappeler la réglementation aux confiseurs, mais aussi de sensibiliser les importateurs à leur responsabilité vis-à-vis de ces denrées.

Les confiseries étant largement consommées par les enfants, la DGCCRF suit avec une attention particulière ce secteur qui connaît des évolutions nombreuses pour s’adapter au marché, avec l’apparition régulière de nouveaux produits. La composition des confiseries est ainsi un sujet de vigilance particulière, qui nécessite des contrôles fréquents, afin de veiller à la protection du jeune public.  

1 Producteurs, importateurs, grossistes, centrales d’achat, plateforme de e-commerce, distribution.

2 Direction générale des douanes et droits indirects – ministère de l’action et des comptes publics.

Service commun à la DGCCRF et à la DGDDI.

Sirop de glucose, miel, sucre de canne, etc.

5 Notamment les colorants azoïques - Règlement 1333/2008 sur les additifs (annexe V).

Plante originaire de l’Asie du Sud-Est, utilisée sous forme de gelée.

7 L’acide glycyrrhizine contenu dans la réglisse peut provoquer de l'hypertension artérielle.

229 mg/kg au lieu de 100 mg/kg.

Règlement n° 1169/2011 (INCO).

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